La filière arboricole face à l'importance de la surveillance phytosanitaire
Selon les prévisions, les changements climatiques auront une incidence sur la propagation des virus des plantes, sur leurs insectes vecteurs et sur les interactions virus/hôtes. Bien que l'activité humaine soit principalement responsable, via les transports, de la diffusion des agents pathogènes et des maladies inhérentes en agriculture, l'installation et la persistance des vecteurs et des agents pathogènes dépendent de conditions climatiques appropriées [1]. Ainsi, plusieurs nouveaux schémas de connaissance de la biologie des agents pathogènes vont co-évoluer en fonction des conditions climatiques associées. En effet, certains ravageurs et agents pathogènes, dont les virus, vont pouvoir s'installer par opportunisme dans des régions auparavant inadaptées : soit car les conditions environnementales leur permettront l'accès à de nouveaux écosystèmes, soit car des plantes hôtes deviendront disponibles dans des zones auparavant inadaptées, soit car de nouvelles plantes hôtes deviendront appétentes [2].
Les agents pathogènes de type virus ou phytovirus peuvent impacter tout le circuit de production de la filière arboricole. Les maladies associées à ces agents pathogènes s'expriment sur une large gamme de symptômes. En effet, dès le greffage des arbres en pépinière et leur plantation en verger, la maladie peut rester latente sans symptômes visibles pendant une certaine période, ou apparaître de manière fulgurante, altérer considérablement la croissance de l'arbre jusqu'à rendre les fruits impropres à la commercialisation. Dépourvu de traitement curatif, il est souvent nécessaire d'arracher les arbres atteints par les maladies de type viral, ce qui impacte nécessairement le rendement au niveau des vergers de production. Les mesures de lutte contre les phytovirus restent essentiellement des mesures préventives : renforcement de la traçabilité du matériel végétal sur le territoire européen et à l'import de matériel hors Union européenne ; caractérisation des modes de transmission des phytovirus ; identification, détection et caractérisation à des stades les plus précoces possibles.