Comprendre les maladies à phytoplasmes pour mieux surveiller et gérer les vergers Abonnés

Projet PHYDEMO et travaux sur le Pear Decline

Comprendre les maladies à phytoplasmes pour mieux surveiller et gérer les vergers
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En arboriculture, les maladies à phytoplasmes touchent différentes espèces fruitières avec un impact variable, allant de la présence asymptomatique au dépérissement de l'arbre. Cet article décrit les travaux engagés pour mieux comprendre ces maladies, leur épidémiologie et adapter les axes de gestion à l'échelle du territoire et des filières.

Publié le 01/09/2024

Temps de lecture estimé : 21 minutes

Une connaissance incomplète de l'épidémiologie

Si les maladies à phytoplasmes en arboriculture fruitière sont connues depuis plusieurs décennies [1, 2], il reste plusieurs éléments inconnus notamment concernant leur épidémiologie et les facteurs favorables à l'expression des symptômes. Ces connaissances partielles freinent la mise en place de solutions de gestion de ces maladies en vergers et pépinières afin de ralentir leur progression. De plus, différents facteurs liés à la réglementation sanitaire, aux contraintes de gestion des vecteurs et au contexte climatique nécessitent d'anticiper une situation à risque sur les vergers. Le projet PHYDEMO (Les phytoplasmes des arbres fruitiers : détection, épidémiologie et moyens de lutte, financement CASDAR FranceAgrimer AAP Connaissances n° 7430050), construit avec plusieurs acteurs de la recherche et de l'expérimentation, vise à mieux comprendre ces maladies et diminuer le risque associé. Ce projet complète les travaux réalisés ces dernières années par le Laboratoire LVBM du CTIFL sur les techniques de détection des phytoplasmes au laboratoire, les expérimentations de désinfection par trempage à l'eau chaude ainsi que les actions réalisées spécifiquement sur le phytoplasme responsable du dépérissement du poirier ou Pear Decline.

Les phytoplasmes associés aux maladies de l'enroulement chlorotique de l'abricotier (ECA), du Pear Decline (PD) et de la prolifération du pommier (AP) sont régulièrement détectés sur leurs espèces hôtes respectives. Depuis plus de 50 ans, ces trois phytoplasmes sont connus pour se propager par voie végétative c'est-à-dire par le greffage, le bouturage ou par les greffes naturelles comme les ponts racinaires. Ils sont également propagés par plusieurs espèces de psylles vecteurs (voir l'encadré Les phytoplasmes à l'origine de plusieurs maladies épidémiques en arboriculture). Ces vingt dernières années, des campagnes de surveillance et de contrôle ont complété ces connaissances. Des travaux de recherche nationaux et internationaux ont apporté des informations importantes sur la symptomatologie et sur les stratégies de gestion à privilégier [3]. Ces travaux concernent principalement l'épidémiologie de l'ECA sur abricotier : l'épidémiologie est présumée similaire pour les autres espèces de Prunus affectées par l'ECA. Les observations réalisées sur pruniers américano-japonais ou asiatiques (P. salicina) semblent indiquer qu'ils seraient plus attractifs pour les psylles et qu'ils sont de plus très sensibles à la maladie [4]. Les cycles biologiques des psylles vecteurs des phytoplasmes responsables du Pear Decline et de la prolifération du pommier sont également bien connus mais les informations épidémiologiques sur ces maladies manquent. En effet, il existe très peu d'informations sur le nombre d'espèces réellement vectrices et la répartition de ces deux phytoplasmes sur le territoire. Cette dernière information est essentielle car plusieurs espèces sont potentiellement vectrices et certaines d'entre elles ont des cycles biologiques très différents.

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