Espèces couvre-sols comme alternative au désherbage chimique en verger de prunier conventionnel

Le levier travaillé ici est celui de l'utilisation de couverts végétaux peu concurrentiels, qui ont été peu étudiés jusqu'ici dans une optique de régulation des adventices, et pour lesquels il existe un intérêt fort des arboriculteurs, tant en conventionnel qu'en AB, d'après l'enquête CTIFL 2019 sur le désherbage des cultures fruitières.

Le modèle d'étude est le prunier densifié, en production fruitière intégrée. Il s'agit de vérifier si l’implantation sur le rang d'arbres, d'espèces couvre-sols judicieusement choisies, suffit à elle-seule (c’est-à-dire sans mesure d’entretien complémentaire et donc sans surcoût autre que celui de leur mise en place) à assurer un contrôle suffisamment performant des adventices, pour ne nuire ni aux rendements ni à la qualité des fruits, en référence à une stratégie chimique. 

Dans ce projet nous comparons : 

- 3 espèces herbacées vivaces, choisies pour les propriétés allélopathiques et leur développement tapissant, que nous associons à deux cultivars nains de légumineuses ; 

- 2 stratégies de désherbage mécanique, basées pour l'une sur le travail du sol, et pour l'autre sur la tonte (ces deux méthodes étant les alternatives les plus pratiquées par les producteurs biologiques) ; 

- 2 stratégies chimiques : l'une basée uniquement sur le glyphosate, appliqué dans le respect de la réglementation, et l'autre, sur le panel d'herbicides autorisés sur prunier, en dehors du glyphosate.

Pour caractériser la performance de chacune de ces stratégies : 

- nous mesurons la qualité de contrôle des adventices, ainsi que la pérennité des couvre-sols introduits, par l'observation régulière de leur taux de couverture du sol ; 

- nous chiffrons leur impact sur les arbres en termes de croissance et de production (en quantité et qualité) ; nous mettons ces indicateurs en lien avec la dynamique des ressources azotées du sol et sa disponibilité en eau ; 

- nous quantifions leur incidence sur les propriétés physiques du sol, sur la vie lombricienne et sur la faune arthropode antagoniste de surface. 

Notre objectif est aussi de produire des références économiques sur chacune de ces stratégies, en termes de charges et produits, et de caractériser l'évolution de la composition floristique des adventices sous l'effet de chaque type d'intervention, et ainsi de pronostiquer d'éventuelles impasses techniques à moyen terme.