Transition vers des systèmes agro-écologiques innovants en culture du melon - AGRECOMel

La culture de melon, produite dans différents contextes pédoclimatiques et agronomiques, connaît une pression sanitaire importante et variée. Selon les zones et créneaux de production, les pathogènes et ravageurs varient, impactant plus ou moins fortement les rendements. Il peut s’agir de ravageurs aériens et telluriques, champignons ou bactéries. 

Bien que le développement de solutions de biocontrôle couvre souvent la culture de melon et que l’utilisation de solutions alternatives semble parfois possible, les producteurs sont encore aujourd’hui confrontés à des impasses techniques pour lesquelles la recherche d’alternatives est nécessaire. Des travaux concernant les méthodes alternatives de lutte ont été et sont régulièrement menés par les centres de recherche et stations d’expérimentation, mais visent généralement un pathogène cible et non un ensemble de ravageurs. Par ailleurs, peu d’essais ont permis jusqu’à présent de quantifier des réductions d’IFT possibles. 

De plus, la filière melon présente une particularité concernant l’accès au foncier et la gestion de l’assolement. En effet, les producteurs produisant souvent sur de grandes surfaces de culture ne sont pas toujours propriétaires des parcelles qu’ils cultivent. Dans le but de réaliser une rotation culturale longue et diversifiée permettant de s’affranchir des problèmes telluriques, les producteurs louent fréquemment des terres à des céréaliers. Ainsi la rotation se compose d’une alternance de grandes cultures et de cultures de melon, et la mise en place de mesures prophylactiques n’est pas toujours aisée. 

Dans ce contexte complexe et variable, les producteurs ont majoritairement recours à la protection phytopharmaceutique classique de synthèse afin de limiter les pertes de rendement et/ou de qualité. Depuis quelques années, nous n’observons pas de diminution durable des IFT en culture de melon, ce critère étant principalement lié aux conditions agrométéorologiques et au créneau de culture. Afin de répondre aux problématiques d’environnement et de santé publique, la réglementation en vigueur en matière de protection phytosanitaire en cultures légumières a évolué avec le retrait de plusieurs matières actives et une réduction des usages pourvus. Pour aller dans le sens de la réglementation, de la demande sociétale et également pour lever les verrous techniques, la filière a la volonté d’évoluer vers des systèmes de cultures plus agroécologiques.

- Protéger durablement les cultures de melon grâce à une gestion agroécologique des systèmes de culture, en intégrant pleinement à la conception la gestion des intercultures et cultures céréalières. Cela passe par le développement de nouveaux systèmes de production réalisés sur des rotations diversifiées, comportant un ensemble de techniques préventives défavorisant la présence du pathogène et une combinaison de leviers agroécologiques permettant de réguler les toutes premières attaques.

- Réaliser une économie substantielle d’intrants phytopharmaceutiques les plus problématiques pour l’utilisateur, le consommateur et l’environnement. L’objectif est d’aboutir à une baisse de l’IFT chimique comprise selon les sites entre 60 % et 100 %. Dans tous les systèmes innovants, les produits classés CMR (cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques) seront totalement bannis.

- Proposer des systèmes de cultures économiquement viables (maintien des rendements et de la qualité) afin de maintenir ou améliorer la compétitivité des entreprises.

- Diffuser rapidement aux producteurs et techniciens les résultats obtenus, consolidés par le large réseau d’expérimentation proposé dans ce projet et le nombre important d’acteurs.

Il décrit le contexte et les objectifs du projet ainsi que les résultats de 2019 à 2022.