Une preuve de concept pour plusieurs espèces et agents pathogènes
Comment multiplier et implanter sur le territoire français du matériel fruitier exempt d'agents pathogènes épidémiques ? Plusieurs problématiques d'ordre sanitaire, technique et économique, liées à la présence d'agents pathogènes émergents ou ré-émergents, aux évolutions réglementaires et aux objectifs de sécurisation alimentaire impactent de nos jours la multiplication du matériel fruitier. En conséquence, les filières professionnelles, les pépiniéristes et les gestionnaires de ressources génétiques recherchent de nouvelles méthodes de protection contre les bioagresseurs qui affectent la qualité sanitaire du matériel végétal afin de proposer non pas une mais plusieurs stratégies complémentaires.
En 2018, le CTIFL, INRAE et le syndicat des pépiniéristes fruitiers CEP ont construit un projet autour de la technique du traitement à l'eau chaude (TEC). Ce projet, nommé « ThermoFruit » (CasDAR n°C-2018-12 – Semences et sélection végétale, volet Appui Méthodologique aux Sections), a été présenté dans l'article Traitement à l'eau chaude pour l'assainissement du matériel fruitier – Le projet ThermoFruit évalue la faisabilité, Infos-CTIFL N° 357, décembre 2019. Ce projet a été réalisé entre janvier 2019 et décembre 2021. Il est construit sous la forme d'une « preuve de concept » afin d'évaluer l'impact du traitement à l'eau chaude sur plusieurs espèces fruitières et pour différents agents pathogènes. Le protocole expérimental du traitement à l'eau chaude par trempage est élaboré à partir des références bibliographiques sur d'autres espèces végétales comme reporté dans l'article de 2019 [1]. Le protocole utilisé est synthétisé dans l'encadré Le protocole mis en oeuvre en laboratoire et serre. Les expérimentations ont été mises en oeuvre de manière collective par le CTIFL (porteur du projet) et quatre Centres de Ressources Biologiques INRAE (CRB Citrus à San Giuliano, CRB Prunus à Avignon et Bourran et CRB Fruits à pépins à Angers).