Une adventice nuisible en cultures légumières
Le souchet comestible, Cyperus esculentus, est une adventice présentant un fort impact sur les cultures légumières. Il génère de la concurrence par ses capacités d'envahissement très élevées et ses effets allélopathiques. Il est inscrit sur la liste des plantes invasives de l'EPPO depuis 2004. Cette adventice problématique est présente historiquement sur trois secteurs légumiers français : le bassin de production légumier de la côte ouest du Cotentin, la zone s'étalant du nord des Pyrénées-Atlantiques aux Hautes Landes et enfin la Sologne (Dodet, 2006). Les cultures comme la carotte, semée au printemps et à l'été, dont le développement végétatif est peu concurrentiel en début de culture, y sont particulièrement sensibles. Mais le souchet comestible est aussi problématique dans certaines cultures plantées telles que le poireau. Les herbicides chimiques de synthèse historiquement utilisés comme le linuron et le bromure de méthyle permettaient une gestion correcte du souchet. Le retrait de ces substances actives a entraîné une propagation de la plante, engendrant une augmentation du sarclage manuel et du stock de tubercules dans les bassins concernés. La prospection de solutions alternatives y a été accélérée pour trouver un nouveau mode de gestion. Le projet IDEAL, réalisé entre 2021 et 2023, en partenariat avec la station régionale SILEBAN et la FREDON Normandie a eu pour objectifs : la mobilisation d'un groupe opérationnel régional concernant la problématique ; l'actualisation d'une précédente enquête réalisée en 2015 sur le bassin de la côte ouest de la Manche, majoritairement concerné par la problématique pour la région Normandie ; l'évaluation de méthodes limitant la multiplication du souchet ; la gestion des déchets de laveries et d'exportations afin de limiter les nouvelles contaminations
Une inquiétante expansion dans le bassin de la côte ouest de la Manche
En 2015, dans le cadre d'un précédent projet, une enquête a été réalisée pour évaluer le niveau d'infestation dans le bassin ouest de la Manche. Sept ans plus tard, une nouvelle enquête fait état d'une augmentation significative de la problématique tant en proportion de surfaces concernées que par le niveau d'infestation. Détaillées dans l'article de la revue du SILEBAN Jardin du Littoral n° 166, les données d'infestation sont recueillies sur environ 1 000 ha. Elles concernent la localisation des surfaces enquêtées, la nature du sol, le niveau d'infestation, les rotations effectuées et les méthodes de lutte utilisées.