Pourquoi s'intéresser aux systèmes racinaires ?
Dans les systèmes de cultures maraîchers présents en France, les solanacées et les cucurbitacées représentent une part importante des surfaces cultivées, aussi bien sous abris qu'en plein champ. Aujourd'hui, dans un contexte de changement climatique global, les producteurs recherchent des variétés au rendement convenable et qui sont robustes vis-à-vis des différents aléas que la culture peut rencontrer au cours de la saison. Face à ce défi, il sera, à l'avenir, utile de combiner les résistances génétiques « classiques » à de nouveaux caractères apportant un certain degré de résilience aux futures variétés tout en les aidant à maintenir une croissance et un rendement satisfaisants. Parmi ces caractères, beaucoup sont associés au type et à l'architecture du système racinaire. Un exemple de tolérance à la sécheresse a été déterminé pour le riz, le blé et le maïs : des parties de gènes (appelées quantitative trail loci ou QTL) d'architecture racinaire ont été clairement associées à une augmentation de la capacité à utiliser les réserves en eau du sol (Comas et al., 2013). Pour le riz, un QTL d'architecture racinaire ou angle racinaire permet un maintien du rendement en conditions de sécheresse (Uga et al., 2013).
La compréhension du développement et du fonctionnement de l'architecture racinaire doit donc prendre davantage d'importance dans la perspective de produire mieux tout en réduisant les intrants (eau, minéraux, produits phytosanitaires, énergie de travail du sol). Ce sujet présente toujours un fort potentiel car les racines n'ont pas ou peu été prises en compte durant les dernières décennies (Koevoets et al., 2016 ; Lynch and Brown, 2012). Il s'agit donc pour le projet Parasol d'identifier et de sélectionner des ressources génétiques intéressantes et de poser les bases pour entraîner la filière vers l'exploitation des potentialités de croissance des systèmes racinaires. Ceux-ci pourraient être utilisés comme moyen d'adaptation ou de tolérance aux stress d'origine tellurique ou, du moins, de réduction de l'impact de ces stress en production qui sont un facteur déterminant pour la robustesse des variétés.