Recherche de solutions alternatives aux fumigants pour lutter contre Heterodera carotae
Description du projet
La répétition de la culture de la carotte dans les mêmes sols, associée à des rotations courtes, a favorisé l’installation du nématode à kyste de la carotte (Heterodera carotae) dans les principaux bassins de production encore actifs en Normandie, Bretagne et Provence.
Ce phénomène s’étend également à des zones où la culture de la carotte est désormais moins prépondérante, comme la région nantaise et le Marmandais.
La gestion des nématodes constitue un enjeu majeur pour la production de carottes, en particulier dans les sols sableux et les systèmes de culture à rotation courte, des conditions qui favorisent fortement l’augmentation des populations de ces ravageurs. Une maîtrise efficace du nématode à kyste de la carotte est indispensable pour garantir une production rentable et conforme aux exigences du marché, tant en termes de rendement que de qualité.
Jusqu’à présent, la protection contre ce bioagresseur reposait principalement sur la désinfection des sols au 1,3-dichloropropène. Toutefois, les récentes évolutions réglementaires concernant l’usage des nématicides en fumigation (1,3-D et métam sodium) placent plusieurs bassins spécialisés dans une situation critique, menaçant leur capacité à maintenir une production viable.
À ce jour, aucune alternative ne s’est révélée aussi efficace que les fumigants traditionnels lorsqu’elle est utilisée seule.
Il est donc essentiel de lever les verrous techniques qui freinent le développement de solutions alternatives. De nombreuses inconnues subsistent quant à l’efficacité et au transfert opérationnel de ces méthodes auprès des producteurs. Le même constat s’applique aux nouvelles pistes en cours d’étude (plantes de service, principes actifs innovants), qui restent souvent peu éprouvées en conditions de plein champ et manquent de références solides pour une application à grande échelle.
Résultats
En 2021, un suivi de parcelles chez des producteurs a été réalisé. Une parcelle plantée en poireaux est suivie depuis 2019, tandis qu'une parcelle de carottes "TERAPUR" a été suivie depuis 2021.
Le développement de H. carotae sur racine a été observé, ainsi qu'une baisse significative des J2, avec une réduction de 70 % entre la mise en place de la culture (avril) et sa destruction (septembre).
Concernant l'essai en conditions contrôlées de la combinaison de tagètes avec de la carotte, la Tagetes patula a montré un développement bien plus prononcé que la Tagetes lucida, ce qui s’est répercuté sur le poids des carottes, respectivement 60 grammes et 160 grammes après 3 mois. L'enkystement moyen des racines de carottes a été plus faible avec les tagètes qu’avec le témoin, mais cette différence n'est pas significative.
Un essai avec application d'ozone sur des bacs remplis de sable naturellement infestés par H. carotae devait être mis en place, mais des problèmes techniques (fonctionnement incertain de la machine à ozone) ont empêché sa réalisation. Cet essai est reporté à l'automne 2022.
Par ailleurs, un essai avec un amendement à visée désinfectante a été initié en 2021, mais des problèmes de fonctionnement de la serre ont conduit à la destruction de l'essai. Celui-ci sera reconduit au début de l'année 2022.