Projets
Résultats des projets menés par le CTIFL et ses équipes

Recherche de matériel végétal tomate adapté aux conduites économes en énergie

Dates du projet
De : Janvier 2021
À : Décembre 2025
Porteur interne du projet
Thématique
Espèces travaillées par le CTIFL

Description du projet

Aujourd’hui, la sélection est principalement orientée sur le caractère « mid life » de conservation intermédiaire avec une bonne fermeté, permettant au produit de résister aux tris sur des chaînes de conditionnement automatisées sans préjudice à la qualité commerciale. 

De nombreux verrous technologiques sont à lever, ce qui justifie des efforts importants à la fois des entreprises semencières et du réseau d’expérimentation pour caractériser les potentialités agronomiques des nouvelles variétés proposées : 
- Recherche de matériel végétal spécifiquement adapté aux conditions plus froides et humides du grand Ouest et aux conditions estivales très chaudes du sud de la France. Ces spécificités font que les variétés de base utilisées par les serristes pour récolte à l’unité et pour récolte en grappe sont très différentes entre le grand Ouest et le sud de la France. Il y a donc un intérêt à travailler en réseau sur des sites ouest et sud pour détecter les variétés les mieux adaptées aux conditions climatiques régionales ;
- Recherche de tolérances et de résistances aux maladies connues de la tomate, comme l’oïdium ou le Botrytis en raison de la réduction du nombre de molécules utilisables en protection chimique ; 
- Recherche de tolérances et de résistances aux maladies et parasites émergents ou récemment émergés comme les virus Tylc, Toc, Pépino ou le micro-lépidoptère Tuta Absoluta ; 
- Recherche de matériel végétal adapté aux conduites économes en énergie. En effet, les conduites économes en énergie avec intégration de température augmentent les écarts de température jour/nuit. Ces écarts importants impactent la vigueur des plantes. Ainsi, avec la récente crise de l’énergie, les variétés vigoureuses sont recherchées pour supporter ces écarts jour/nuit ; 
- La vigueur est apportée également par le porte-greffe. C’est pour cela qu’il est intéressant d’expérimenter les couples variétés/porte-greffe et les meilleures adéquations avec les situations climatiques ; 
- Également pour économiser sur les coûts de semences, de plants et de porte-greffe, les variétés doivent pouvoir être menées en double tête. Là encore, la vigueur sera recherchée ; 
- Enfin, l’objectif d’amélioration de la qualité gustative est pris en compte dans les schémas de sélection.
 
Objectifs : 
- Recherche de variétés adaptées aux nouveaux équipements tels que la serre semi-fermée,
- Recherche sur l'interaction entre les variétés et les systèmes d'éclairage LED. 

Résultats

Variétés et serre semi-fermée 

8 variétés tolérantes à l’oïdium pour récolte en grappe ont été comparées au témoin professionnel TROVANZO dans deux conduites climatiques :
- Serre standard 
- Serre semi-fermée Ultra-Clima 

Les variétés présentant les meilleurs compromis rendement/qualité ont été : 
- TROVANZO (RZ) : moins précoce, 
- LANCASTER (Ga) : manque un peu de Brix (- 2,9 % par rapport au témoin TROVANZO), 
- XAVERIUS (Ax) : précoce mais la forme est moins homogène en début de production, 
- CLEDOMO (Sy) : manque un peu de fermeté (- 8,1 %) et un peu de Brix (- 3,9 %), 
- DRTH 1033 (DRG) : manque un peu de vitesse. 

Aucun développement d’oïdium n’a été constaté, ce qui atteste l’intérêt de ce nouveau matériel végétal tolérant à cette maladie. 
Les conditions estivales clémentes et favorables au développement des cultures n’ont pas permis de valoriser le système de refroidissement de le serre semi-fermée. Les rendements en fin de campagne ont été proches de la serre témoin. 

Variétés et éclairage LED

Les différents spectres lumineux utilisés n’ont pas joué sur le développement des plantes, ni sur la qualité des fruits. Les différences de résultats s’expliquent non pas par le type de longueur d’onde apporté, mais par la quantité de moles de lumière apportée. Les systèmes LED de la modalité d’éclairage Philips ont apporté une quantité de lumière (292 µmol/m²/s) presque deux fois plus importante que celle des modalités d’éclairages VGD 1 et VGD 2, respectivement 133 µmol/m²/s et 157 µmol/m2/s. La modalité d’éclairage VGD 1 est celle qui a apporté le moins de moles de lumière. Cela s’est répercuté sur le rendement (21,1 kg/m²) et sur le poids moyen des fruits (28,6 g) pour la tomate cocktail. 
De plus, les deux variétés de tomates étudiées, la cerise DRO607TC et la cocktail Brioso, n’ont pas répondu de la même manière à l’apport des différents éclairages. Le besoin en énergie lumineuse de la tomate cerise est supérieur à celui de la tomate cocktail. En effet, l’éclairage le moins intense, le système VGD 1, n’a pas permis d’obtenir une quantité de fruits égale à celle du système VGD 2 pour la typologie cerise, contrairement à la typologie cocktail.