Impact de la restriction d'irrigation sur la maturité à la récolte et la conservation des pommes Abonnés

Changement climatique : lien entre verger et post-récolte

Impact de la restriction d'irrigation sur la maturité à la récolte et la conservation des pommes
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Pluies irrégulières ou insuffisantes, vagues de chaleur, chutes précoces, coups de soleil, hétérogénéité de maturité, fentes, etc. Quel est l'impact du changement climatique sur la physiologie des pommes et des poires ? Quelles sont les conséquences en conservation ? Le projet ClimPomPoire présente ses premiers résultats sur pomme.

Publié le 01/01/2025

Temps de lecture estimé : 10 minutes

Mise en place du projet ClimPomPoire

Le changement climatique implique de nombreuses incertitudes sur les fréquences, la durée et l'intensité des stress subis par les plantes : disponibilité de l'eau, température, rayonnement, sécheresse de l'air [1]. En 2022, le congrès International de la Pomme - INTERPOMA - faisait de l'eau sa thématique de l'année, récompensant les innovations permettant de mieux piloter l'irrigation selon les besoins de la plante. Cette même année, la situation des nappes en France était préoccupante (BRGM). Les organismes de gestion de l'eau avaient alors pris la décision de rationner l'usage de l'eau - plage horaire, volume réduit selon le débit des cours d'eau - pour répartir au mieux les volumes entre consommation humaine, environnement, usages agricoles et industriels. Or l'eau est un facteur limitant essentiel pour la survie, la croissance et l'expression du plein potentiel de production et de qualité de l'arbre fruitier. L'eau est aussi essentielle pour conduire les arbres à leur plein potentiel de production et de qualité (calibre, jutosité, etc.). L'impact d'une réduction des apports d'eau varie selon les types de sols, la couverture végétale, le climat, le porte-greffe, la conduite (architecture, charge) et l'installation des arbres (âge, volume du végétal et surface racinaire développée).

Après floraison, lors de la multiplication cellulaire, le besoin hydrique est plus important qu'en période végétative [2]. La période de grossissement des fruits est également cruciale pour l'élaboration de la qualité. Quatre semaines avant récolte, à l'approche de la maturité physiologique, les fruits sont sensibles à la chute selon les variétés. La disponibilité de l'eau et les degrés accumulés par jour en saison sont des facteurs identifiés dans cette chute précoce [3]. En pratique, les besoins d'eau sont encore calculés selon la formule ETP × Kc (Évapotranspiration × Coefficient Cultural), définis dans les années 1970-1980. Les besoins en eau d'irrigation des pommiers se situent entre 380 et 680 mm selon la profondeur d'enracinement et la réserve utile. Les températures élevées ou la salinisation des sols, due à l'évaporation, amplifient le stress hydrique. La plante peut s'adapter à ces stress par diverses stratégies : en synthétisant des composés permettant de réguler la perte d'eau (tolérance [4]), en encourageant les racines à aller explorer le sol en profondeur (évitement) ou en accélérant son cycle (échappement par perte des feuilles, chute des fruits, etc.). L'impact de ces stress sur les arbres peut être visible à court terme (calibre, rendement [5, 6]), mais aussi sur le long terme (alternance, floribondité, maladies physiologiques [7]).

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