Le kiwi, une production spécialisée : valoriser les compétences nationales en misant sur la qualité
La professionnalisation de la culture du kiwi, fruit originaire de Chine, démarre véritablement dans les années 1960 en Nouvelle-Zélande avant de s'étendre au reste du monde. Les connaissances des professionnels ont principalement été acquises sur une seule espèce, le kiwi vert Actinidia chinensis var. deliciosa cultivar Hayward, qui représente encore 90 % du commerce mondial (Xe Symposium International Kiwi). L'expérience néo-zélandaise a servi à la rédaction de la norme mondiale visant à garantir la qualité du fruit (CEE-ONU FFV-4). Malgré des conditions pédoclimatiques et des systèmes de production différents, celle-ci a été reprise par les kiwiculteurs européens (Règlement UE n° 543/2011 modifié). Le France est actuellement le neuvième producteur mondial et le quatrième producteur européen (RMN 2022). La filière française s'est développée dans les années 1970 dans le Sud-Ouest. Le kiwi a souvent été planté comme alternative fruitière aux poires, ravagées par le feu bactérien. Les stations se sont longtemps inspirées du mode de gestion des fruits à pépins et ont adapté les méthodes de conservation et les infrastructures de stockage existantes.
Dès 1995, Interfel reprend les standards de qualités définis à l'échelle mondiale dans un accord interprofessionnel (« Date de récolte et de commercialisation - Maturité »). Réévalué tous les trois ans, cet accord s'applique à la variété Hayward consommée en frais. Pour garantir la qualité des kiwis, l'accord exige des minimums de 6,2 °Brix et 15 % de matière sèche à la récolte. L'indice réfractométrique correspond au contenu en éléments solubles, en majorité des sucres mais également des acides organiques, des minéraux, des vitamines et des fibres. La matière sèche, en plus des composés solubles mesurés par l'indice réfractométrique, comprend également les éléments non solubles (amidons et sucres des parois cellulaires), les protéines et les acides gras. En pratique, les producteurs suivent l'indice réfractométrique mesuré au réfractomètre et déclenchent la récolte lorsque le fruit atteint au minimum 6,2 °Brix. En France, malgré des années climatiquement différentes, les fruits sont généralement cueillis à partir de la semaine 44 ou 45 (première ou deuxième semaine de novembre), soit bien après la date seuil du 10 octobre mentionné dans l'accord interprofessionnel.