Désherbage en arboriculture : état des lieux et évolution en contexte de restrictions réglementaires

Son objectif est de réunir, analyser, et transmettre un ensemble d’éléments agronomiques, techniques, économiques et réglementaires, sur le sujet du désherbage, afin de :

- permettre aux filières fruits de défendre leurs intérêts auprès des pouvoirs publics ; 

- fournir les informations utiles à la mise en œuvre du désherbage selon les bonnes pratiques, notamment en matière de réglementation ; 

- accompagner vers le zéro herbicide, par l’identification de pistes d’expérimentation ou par l'échange d’expertises avec les équipementiers. 

Ce programme se décline selon les actions suivantes : ​

- Réaliser un état des lieux des pratiques de désherbage, de leurs motivations, contraintes et limites, et sonder les appréhensions des arboriculteurs face à cette transition.

- Identifier les situation d’impasses techniques à l’adoption de méthodes alternatives et chiffrer l’impact économique d'un retrait des herbicides.

- Répondre aux sollicitations des ministères sur ce dossier avec des arguments techniques et factuels, intégrant la diversité des filières ; vérifier l'intégration des enjeux de chacune d'entre elles dans l'évolution des réglementations.

- Caractériser, par espèce, les stratégies post-glyphosate applicables à court et moyen terme, chiffrer leur coût, identifier les impasses et établir un pronostic des risques agronomiques et économiques.

- Tenir les filières informées des évolutions réglementaires et faciliter leurs interactions avec les autorités compétentes.

Une vaste enquête a été réalisée en 2019 auprès des arboriculteurs (en système conventionnel et en AB) pour identifier leurs pratiques de désherbage sur l'ensemble des cultures fruitières produites dans l'Hexagone et caractériser leurs contraintes vis-à-vis d'un éventuel retrait du glyphosate ou d'autres herbicides. L’analyse des résultats de cette enquête a donné ses principales conclusions en 2020, sous forme d’un rapport détaillé transmis en juin au Ministère, en réponse à sa demande d’éléments fournis par les Instituts techniques.

Dans ce rapport, 11 situations d'impasses techniques sont identifiées, ainsi que les conséquences d'une interdiction à court terme de l'utilisation du glyphosate sur le sol français, en termes de charges de production, de main-d’œuvre et de mécanisation. Cette analyse a été complétée en 2021 par la publication d'un second rapport, qui inclut les cas spécifiques des jeunes vergers et des cultures de petits fruits, mettant en évidence le manque de solutions herbicides pour ces situations, ce qui pourrait remettre en question les dynamiques de plantation.

Les conclusions de ces rapports ont été bien prises en compte par l’ANSES, qui les a traduites par la publication de nouvelles conditions d’utilisation des spécialités à base de glyphosate dans le cas particulier de l’arboriculture. En réponse à ce travail, l’action du CTIFL a consisté à relayer ces décisions auprès des producteurs de fruits et à en clarifier la compréhension auprès des autorités réglementaires, notamment pour les cultures de petits fruits et de fruits à coque.

Le CTIFL s’est également impliqué dans le suivi du dossier de réapprobation du glyphosate au niveau européen, notamment par la mobilisation des filières fruits dans la consultation publique prévue dans le processus de demande de renouvellement.