Implication des cultures maraîchères dans le lessivage de l'azote
Les cultures maraîchères sont caractérisées par des successions culturales intensives et des fortes fertilisations en azote pour assurer une production de biomasse importante. Les apports excessifs d'azote entraînent des pertes d'azote dans l'environnement par volatilisation de l'ammoniac (NH3), par émission de protoxyde d'azote (N2O) et par lixiviation des nitrates (NO3). La principale voie de perte d'azote des engrais est la lixiviation des nitrates (Zhang et al., 2017) (Figure 1). Les références disponibles dans la littérature scientifique font état de pertes de nitrates par lixiviation avoisinant fréquemment plusieurs dizaines voire plusieurs centaines de kilos de nitrates par hectare et par cycle de culture. Le contrôle du lessivage des nitrates est essentiel pour améliorer l'efficacité de l'utilisation de l'azote et maintenir un approvisionnement en eau potable sûr. Les stratégies d'atténuation de la lixiviation des nitrates comprennent la bonne gestion de l'irrigation, la mise en place de couverts d'interculture ou encore le fractionnement des apports de fertilisants. Cependant l'efficacité des stratégies varie grandement entre les régions et les cultures en raison des différences dans la gestion des engrais et de l'irrigation, du type de culture, des propriétés du sol et des conditions climatiques. Par conséquent, des analyses complémentaires des potentielles stratégies de gestion du lessivage des nitrates par région et par culture sont particulièrement nécessaires. Cet article fait le bilan de trois années d'étude sur l'utilisation des biochars en culture de mâche et de poireau pour limiter le lessivage des nitrates (Figure 1, encadré rouge). Les travaux ont été menés en contexte ligérien sur le centre CTIFL de Carquefou dans le cadre du projet BAAMOS (Besoins azotés des cultures et apports de matière organique sur une succession culturale). Ce projet porté par l'ARELPAL est financé par la région Pays de la Loire et par Interfel.