L'évolution végétative non prise en compte dans l'expression de la dose de produit phytosanitaire
En France, la dose majoritairement présente sur l'étiquette des produits phytosanitaires est exprimée en quantité par hectare cadastral (l/ha ou kg/ha). Cette expression de la dose est adaptée aux cultures dont la croissance s'opère sur une surface comme les grandes cultures, le maraîchage de plein champ, etc. Dans le cas de cultures évoluant en hauteur ou en volume, comme l'arboriculture, une telle expression de la dose amène à de grandes différences de quantité de matière active déposée, principalement dues à la structure de la culture, à la technique d'application et au volume d'eau utilisé. Ainsi une dose fixe par hectare est appliquée quel que soit le stade végétatif de la culture. Cela peut entraîner des problèmes d'efficacité avec le risque d'un sous-dosage et donc d'un contrôle insuffisant pour les plantes ayant un fort développement végétatif. À l'inverse, des situations de surdosage se retrouvent notamment en début de végétation. Par ailleurs, la dose inscrite est une dose maximale d'emploi qui est très souvent interprétée comme la seule dose efficace.
Au niveau européen, depuis 2018, les évaluations des efficacités des produits en vue de leur homologation doivent être conduites selon un mode d'expression unique pour les fruits à pépins, les cultures légumières hautes sous abri et sous serre et pour la vigne : cette efficacité s'évalue en kilogrammes ou en litres de produit pour 10 000 m2 de surface de mur foliaire dite Leaf Wall Area (LWA) (OEPP, 2018). Ainsi la quantité de produit à appliquer dépend de l'aire réelle traitée et non pas de l'aire cadastrale. La surface de mur foliaire LWA est un indicateur de végétation facile à mesurer et à calculer : elle tient compte de la hauteur traitée de la culture et de la distance entre les rangs. La surface cadastrale est transformée en surface de mur foliaire et est exprimée en m2/ha.