Le changement climatique, un enjeu même pour les cultures sous serres horssol
Selon les estimations du Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC), « les activités humaines ont provoqué un réchauffement planétaire d'environ 1 °C au-dessus des niveaux pré-industriels [et] il est probable que ce dernier atteigne 1,5 °C entre 2030 et 2052 s'il continue d'augmenter au rythme actuel » (GIEC, 2019). Dans certains endroits du sud de la France, le nombre de journées de forte chaleur et dont la température maximale est supérieure à 30 °C a doublé entre 1950 et 2020. Cette fréquence pourrait augmenter de l'ordre de 30 % à l'horizon 2044. Quant au nombre de nuits tropicales, c'est-à-dire quand la température nocturne est supérieure à 20 °C, il « pourrait atteindre 50 à 80 nuits près du littoral méditerranéen, soit environ 10 à 15 de plus qu'actuellement » (GIEC, 2022).
L'utilisation de la culture sous serre peut, dans une certaine mesure, limiter les impacts négatifs du changement climatique. En effet, à la différence des cultures de pleins champs, certaines stratégies d'atténuation peuvent être utilisées. En plus de faciliter grandement le travail de la main-d'oeuvre pour les plantations ou les récoltes, la culture en hors-sol sous abris offre une protection contre certains aléas climatiques comme le gel, le vent et les fortes pluies qui endommageraient cette culture si elle n'était pas protégée (Neri et al., 2012). La culture sous abris pallie aussi les températures et les ensoleillements trop élevés par la mobilisation de plusieurs techniques dont le blanchiment, qui permet de maintenir la température 5 à 10 °C en dessous de la température extérieure et de réduire le rayonnement solaire de 30 à 50 %. Le contrôle de la qualité et de l'intensité de lumière entrante et atteignant les plantes atténue donc, dans une certaine mesure, les effets négatifs du changement climatique (Neri et al., 2012). L'aération et l'utilisation d'écrans d'ombrage sont également une alternative au blanchiment et permettent de réduire les températures extrêmes. Malheureusement, ces techniques ne suffisent pas lorsque les températures extérieures dépassent 35 °C, ce qui est de plus en plus fréquent dans les régions de production de fraises.