Réduction du travail du sol : mesure des impacts après deux ans d'essais

Fertilité du sol en maraîchage biologique

Réduction du travail du sol : mesure des impacts après deux ans d'essais
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Depuis 2021, le CTIFL étudie la réduction du travail du sol pour obtenir des données de référence sur ces nouvelles pratiques. L'étude de plusieurs outils de travail du sol permet de caractériser leur impact sur la fertilité physique, chimique et biologique du sol ainsi que sur la productivité d'une culture maraîchère biologique en fonction de l'intensité du travail du sol mis en place.

Publié le 01/11/2023

Temps de lecture estimé : 10 minutes

Des effets de la réduction du travail du sol encore méconnus en cultures maraîchères

Les travaux sur l'impact de la réduction du travail du sol sont particulièrement avancés dans le contexte des grandes cultures. La recherche a établi que la réduction du travail du sol est l'un des paramètres de l'itinéraire technique du système de culture pouvant modifier le pH, la capacité d'échanges cationiques (CEC) (voir l'encadré « Définitions ») ou les concentrations en nutriments dans le sol. D'après Panghaal et al. (2021), cette pratique favorise la diversité et l'activité des communautés microbiennes et des enzymes impliquées dans la dégradation des nutriments. D'autres travaux ont montré que, dans des conditions pédoclimatiques données, la réduction du travail du sol pendant sept ans provoque une diminution des teneurs en phosphore et en potassium dans l'horizon superficiel (Neugschwandtner et al., 2014). D'autres auteurs tels que Wozniak (2021) indiquent que la réduction du travail du sol augmenterait le nombre de vers de terre ainsi que l'activité biologique globale du sol. Cependant, ces résultats sont obtenus dans des contextes pédoclimatiques différents de la France et sur des grandes cultures. Les données scientifiques sur ces pratiques sont rares voire absentes en maraîchage, notamment en ce qui concerne la faune du sol (Christel et al., 2021). Par ailleurs, les travaux du projet SolAB ont mis en évidence l'importance d'avoir des données de référence pour un contexte pédoclimatique donné et la difficulté de généraliser les résultats d'un environnement de production à un autre (Védie et al., 2012). Ces constatations ont conduit à la création du programme de recherche Maraîchage sur Sol Vivant au CTIFL en 2021.

Le melon, culture support des deux premières années d'essais

Les travaux sur la réduction du travail du sol ont débuté en 2021 et se poursuivront chaque année tout au long du projet sur le centre CTIFL de Balandran. Ils sont réalisés sur un sol de type limono-argilo-sableux contenant autour de 2 % de matière organique. Trois outils mécaniques ayant une intensité de travail du sol différente sont comparés et réutilisés chaque année : la charrue, le strip-till et « l'Actisol » (Figure 1).

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