La thermothérapie, une double action contre les pourritures
L'objectif premier de la thermothérapie est de lutter contre les maladies fongiques de conservation de la pomme. La chaleur de l'eau chaude appliquée sur les fruits perturbe directement le développement des champignons pathogènes : elle inhibe la germination des spores, bloque l'élongation du tube germinatif et détériore les spores. L'étude biochimique des composés du fruit a aussi montré une réaction de défense du fruit, qui s'initie au niveau de l'épiderme. Plusieurs équipes ont démontré l'activation de mécanismes de défense de la plante, via la synthèse de certaines enzymes dont les protéines de choc thermique ou « heat shock proteins ». Le mode d'action de la thermothérapie serait donc double.
Les principales pourritures observées en sortie d'entreposage et après conditionnement sont les maladies des taches lenticellaires dites « gloeosporioses » et les pourritures causées par le genre Phytophthora. Viennent ensuite le chancre à Nectria selon la zone géographique et les pourritures sur blessures comme le pénicillium, le botrytis ou le monilia. Aux conditions adaptées à la pomme, la technique se révèle peu efficace contre ces pourritures sur blessures. Des articles scientifiques citent une efficacité de la technique contre le pénicillium, à une température de 55 °C durant 2 minutes. Mais à ces consignes, la majorité des variétés de pommes présentent des brûlures sur l'épiderme. La thermothérapie s'avère par contre efficace sur les gloeosporioses et le phytophthora1. La majorité des essais réalisés au sein du réseau concernent ces maladies et l'application d'eau chaude a toujours été réalisée par trempage.