Des pratiques en constante évolution
Depuis plusieurs années, l'antenne CTIFL de la Tapy avec la Chambre d'agriculture de Vaucluse, le CRIIAM-Sud et l'EPLEFPA Provence-Ventoux, étudie différents leviers de réduction des intrants en raisin de table et notamment la réduction du désherbage chimique. Le projet RITAPE a débuté en 2022 et porte, entre autres, sur l'entretien du sol. Dans ce projet, le choix est fait de se passer complètement d'herbicides. Les évolutions réglementaires sur les produits phytopharmaceutiques, et en particulier sur ceux utilisés pour le désherbage, complexifient leur utilisation : diminution du nombre de spécialités, restrictions d'utilisation, etc. Dans un contexte climatique où les étés sont secs, même tardivement comme fin août 2023, et où il existe de forts enjeux autour de l'irrigation et de l'optimisation des prélèvements agricoles, quantifier l'impact des différentes pratiques d'entretien du sol sur la ressource en eau est primordial.
Enherber plutôt que désherber
Sur l'interrang, le choix porte sur un unique couvert multi-espèces plutôt qu'une variation de leur nature par bandes comme des graminées d'un côté du rang et des légumineuses de l'autre. Ce couvert est sélectionné pour son adaptation aux conditions climatiques contraignantes du Vaucluse c'est-à-dire son climat sec, la pratique du couvert étant conditionnée par la bonne implantation initiale de l'enherbement et son bon développement. Ce couvert semé est comparé à un enherbement naturel maîtrisé, qui représente la modalité de référence. Il se compose d'un mélange provenant de l'association ADAEL, l'Association pour le développement de l'agroécologie en Lubéron, et regroupe trois légumineuses et trois graminées : féverole, vesce commune, pois fourrager, orge d'hiver, avoine d'hiver et triticale. Deux modalités d'entretien de ce couvert semé sont comparées : le broyage et le couchage (Figure 1A et 1B), pour lequel le couvert couché joue un rôle de paillage et limite les adventices.