Restitution de l'enquête sur le recours aux méthodes alternatives
Le premier temps a été consacré à la restitution d'une enquête menée via internet auprès des producteurs et des techniciens pour établir un état des lieux du recours aux méthodes alternatives au sein de la filière légumes. Cette enquête visait aussi à cerner les freins et les verrous à l'usage de ces mêmes méthodes en fonction des bioagresseurs, sur les principales espèces cultivées en plein champ ou sous abris. Les questions portaient sur les bioagresseurs considérés comme maîtrisés et sur ceux qui ne le sont pas, sur les techniques de protection mises en oeuvre, sur les points forts et les points faibles de ces techniques et sur les freins au déploiement des nouvelles techniques de protection. L'enquête donnait la possibilité de faire des réponses multiples et d'ajouter de nouvelles réponses. La liste des bioagresseurs était bâtie selon leur classement du catalogue des usages.
Nous avons reçu plus d'une centaine de réponses : moitié pour les légumes de plein champ, moitié pour les légumes sous abris. La gamme de plein champ est représentée par les cultures de carotte, de poireau, d'oignon, de melon, de navet et de chou et les cultures sous abris par le fraisier, la tomate, le concombre, les jeunes pousses et l'aubergine. Les répondants rapportent diverses raisons principales intervenant dans le choix d'une méthode alternative de protection. Leur efficacité est la première raison mentionnée, que ce soit dans le sens positif lorsque l'efficacité est avérée et le contrôle vérifié sur le terrain ou dans le sens négatif, en l'absence de contrôle ou en présence de résultats trop souvent aléatoires ne permettant pas de sécuriser le niveau de protection. Le deuxième facteur décisionnel est le coût car il est impossible de ne plus être compétitif dans un marché fortement concurrentiel. La troisième raison tourne autour de l'information, la connaissance et la formation : ces nouvelles pratiques demandent une technicité souvent plus élevée mais aussi une lisibilité claire sur les disponibilités en termes de solutions de protection. Le dernier facteur le plus cité concerne l'organisation du travail : de nombreuses techniques alternatives sont plus gourmandes en temps et obligent à un timing de mise en oeuvre plus strict ce qui peut impacter l'organisation même de l'atelier voire de l'exploitation.