Projets
Résultats des projets menés par le CTIFL et ses équipes

Lutte alternative contre la mouche de la carotte Psila rosae

Dates du projet
De : Janvier 2020
À : Décembre 2024
Porteur interne du projet
Thématique
Espèces

Description du projet

En Normandie, Bretagne et Pays de la Loire, l’apparition d’une seule galerie de mouche de la carotte ( Psila rosae) sur la carotte entraîne son déclassement immédiat et la rend impropre à la commercialisation. En circuit long, si dans un lot récolté le taux de carottes verrées est supérieur à 3 %, le surcoût lié au tri manuel impacte significativement la rentabilité de la culture. Au-delà de 15 %, l’intégralité de la récolte est déclassée. Dans ce cas, la culture n’est même pas récoltée et est détruite au champ (tolérance de dégâts à 15 %).

Cette forte sensibilité de la culture à ce ravageur exige donc un niveau de protection élevé. Une protection partielle n’est pas acceptable pour le producteur, comme cela peut être le cas par exemple pour les maladies du feuillage ( Alternaria, oïdium …).

Développer des techniques alternatives à l’utilisation d’insecticide pour la gestion de la mouche en culture de carotte est impératif au regard des enjeux environnementaux et sanitaires liés à la nécessité de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires d’un côté, et de l’autre côté face aux enjeux économiques du maintien d’une filière compétitive. La mobilisation de techniques agroécologiques est clairement la solution que veut investiguer la filière légumière pour répondre à ce besoin, comme l’illustrent les nombreux travaux de recherche en ce sens portés par le CTIFL et les stations partenaires. 

​L’objectif de cette action est de définir et d’évaluer des techniques agroécologiques de gestion des mouches en culture de carotte et de favoriser leur adoption par les producteurs.

L’enjeu est de construire une stratégie de protection intégrée de la culture de carotte permettant d’atténuer l’intensité des dégâts des mouches de façon suffisante pour réduire, voire supprimer l’utilisation de pesticide pour cet usage, tout en maintenant la rentabilité de la culture. Les techniques évaluées diffèrent selon leur mode d’action.

Une fois établies et validées, les techniques évaluées dans ce projet contribueront à la transition agroécologique.

Résultats

La prise de contact avec les semenciers a été faite pour proposer les variétés d'intérêt (à dire d'expert) à semer dans les essais variétaux en 2022-2023. En 2021, les conditions météorologiques du mois de juin ont été défavorables à l'emblavement des parcelles en carotte. Une seule parcelle a été semée au SILEBAN (Normandie). Les autres essais seront mis en place dès 2022, ce qui ne pénalise pas le projet et sa pertinence car les essais seront réalisés sur deux années climatiques (2022-2023) comme initialement prévu. La parcelle semée en carotte au SILEBAN a permis d'obtenir des dégâts à hauteur de 28 % de dégâts dès le mois d'octobre, avec un gradient sur la parcelle. La visualisation de ce gradient permettra de gérer la mise en place des dispositifs en 2022. Des vols de mouches de la carotte ont aussi été relevés, permettant de montrer une pression constante de juillet à novembre, avec un pic identifié début septembre et des vols continus de fin octobre à fin novembre. Cette mise en place permettra la multiplication de la mouche et une étude de la répartition des dégâts pour envisager la mise en place d'un essai "destruction mécanique des pupes" en 2022.
Les autres actions du projet seront mises en place comme prévu. En 2022, un essai sur la destruction mécanique des pupes sera mis en place au SILEBAN sur une parcelle semée en carotte en 2021. Il s'agit d'évaluer différentes interventions culturales suite à une culture de carotte pour leur effet sur la destruction des pupes de Psila rosae. Un essai variétal et association variétale sera mis en place sur une parcelle de la station du SILEBAN, ainsi qu'un essai avec des plantes de service. Le premier vise à évaluer le comportement de différentes variétés en présence de Psila rosae et le dernier vise à réduire l'accès à la culture du ravageur grâce à des dispositifs de plantes pièges et de technique perturbatrices.