Selon les données publiées par la FAO (Food & Agriculture Organisation), d'ici 2050, la population mondiale va augmenter de 50 %, le besoin en nourriture de 70 %, la température moyenne de plus 2 °C et le besoin en énergie de 100 %. Un bouleversement planétaire qui aura pour conséquence, entre autres, d'accroître la pression sur l'usage des sols notamment pour l'agriculture. Il s'agira de produire plus sur moins de surface. Quel est votre regard sur ce défi qui se dresse devant les professionnels de la filière ?
Cette problématique est sans conteste d'actualité en particulier si l'on y ajoute la récente publication d'un rapport1 du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) sur le thème de la surexploitation des ressources des terres émergées dans un contexte de changement climatique. Il fait un état des lieux chiffré des sols, cela va s'en dire, mais également de l'ensemble des ressources qui seront disponibles demain. Une évaluation nécessaire à mettre en regard avec les conclusions de la FAO : il va falloir produire davantage pour nourrir une humanité grandissante. C'est donc une mutation fondamentale à laquelle nous sommes tous, quel que soit le degré, confrontés. Les producteurs français en ont bien pris conscience et tentent de résoudre cette équation : produire plus avec moins de ressources. À ce titre, cette transition est déjà engagée chez les professionnels. Il s'agit d'une recherche permanente sur l'efficience des itinéraires techniques dans des domaines aussi importants que la recherche variétale, la génétique, les intrants, les équipements... Il va sans dire que l'on ne peut pas faire l'impasse sur la réflexion des conditions de travail dans les exploitations. D'où une exploration importante sur les thèmes de la mécanisation, la robotisation, la digitalisation de manière à reconfigurer la typologie de nos différents métiers.