Projets
Résultats des projets menés par le CTIFL et ses équipes

Évaluation porte-greffe châtaignier

Dates du projet
De : Janvier 2018
À : Décembre 2029
Porteur interne du projet
Thématique
Espèces travaillées par le CTIFL

Description du projet

Comme de nombreuses espèces fruitières, le châtaignier n’est pas multiplié sur ses propres racines, mais greffé sur un porte-greffe obtenu par semis ou par multiplication végétative. La plupart des variétés de l’espèce Castanea. sativa sont sensibles à la maladie de l’encre, une maladie des racines et du collet. Seul un porte-greffe résistant ou tolérant peut permettre de résoudre le problème. 

L’introduction des espèces Castanea crenata, puis Castanea mollissima a permis, dans les années 60, la sélection de porte-greffe résistants à cette maladie : Maraval, Marsol, Marlhac, Ferosacre. Par ailleurs, l’introduction de ces nouvelles espèces a permis de conférer également une plus ou moins grande tolérance au chancre à Cryphonectria parasitica. Depuis de nombreuses années, en raison d’un faible impact de la maladie de l’encre, le choix du porte-greffe Marsol s’est très largement imposé dans le bassin du Sud-Ouest car celui-ci offre un bon compromis en termes de vigueur, résistance au gel et compatibilité au greffage.

En revanche, la qualité des sols dans le bassin du Sud-Est, et notamment leur faible profondeur, n’a pas permis au nouveau porte-greffe de se démocratiser et le semis de Castanea. sativa reste aux yeux des castanéiculteurs une valeur sûre. D’autre part, la culture de châtaigniers dans ce bassin est basée principalement sur de très vieux vergers qui sont entretenus, voire surgreffés, et dont le porte-greffe est du Castanea. sativa. 

Or, depuis quelques années (environ 5 ans), en lien probablement avec le changement climatique (à dire d’expert), le bassin Sud-Est se trouve confronté à une importante recrudescence de la maladie de l’encre. D’autre part, les accidents climatiques, touchant les deux bassins, exposent les châtaigniers à des alternances d’excès et de manque d’eau. 
Au regard, de ces nouvelles contraintes, il est important et nécessaire d'élargir rapidement la gamme de porte-greffe. Deux programmes ont été initiés en parallèle.  

Le premier vise à évaluer des porte-greffe hybrides issus des sélections des programmes INRAE et AMIFEL (Portugal) (résistants au Phytophthora spp.). Il s’agira de confirmer leur tolérance à la maladie de l’encre, de déterminer la compatibilité au greffage, la vigueur induite sur les variétés greffées, ainsi que leur aptitude à la multiplication par marcottage, bouturage et culture in vitro.

Le deuxième programme s’appuie sur des sujets C. sativa provenant d’une sélection massale dans le bassin Sud-Est et présentant une bonne aptitude à la tolérance au Phytophthora spp). Il conviendra de contrôler la tolérance intrinsèque de ces individus, ainsi que leurs descendances à partir de croisements dirigés ou non dirigés, puis d’étudier la vigueur induite par ces mêmes individus utilisés directement comme porte-greffe ou celle de leurs descendances issues de croisements contrôlés ou non contrôlés.