Contexte de l'étude
L'enrichissement en CO2 est un levier communément utilisé en culture sous serre chauffée pour améliorer la performance agronomique. Les derniers recensements montrent qu'en France, cette pratique est utilisée sur 89 % des surfaces de serres chauffées en culture de tomate et de concombre [1]. L'objectif est d'augmenter l'absorption du carbone par la plante en améliorant sa capacité photosynthétique (voir l'encadré « Compétition entre photosynthèse et photorespiration »). On observe alors une augmentation de glucides et de la biomasse [2,3], du rendement agronomique et une amélioration de la qualité de la production [4]. Les producteurs serristes augmentent alors la concentration en CO2 d'une teneur atmosphérique d'environ 400 ppm à 800 ou 1 000 ppm. Le CO2 utilisé peut être issu de la récupération des fumées de combustion (31 %), de l'injection de gaz liquéfié sous pression (15 %), mais l'utilisation conjointe de ces deux sources reste majoritaire (43 %) [1].
Le CO2 récupéré sur fumées est très bon marché. L'utilisation de ballons de stockage d'eau chaude permet de découpler la production de chaleur et de CO2 par la chaudière au gaz et la consommation de chaleur. Le CO2 produit est pratiquement gratuit sur la période hivernale. Ce procédé est cependant plus difficile et onéreux sur un système de cogénération. Seuls 50 % des cogénérateurs sont équipés de système de récupération de CO2 , alors qu'ils représentent environ 60 % des surfaces de culture. Il y a donc une forte dépendance au CO2 liquide dans les systèmes actuels, même si d'autres alternatives peuvent être envisagées [5].