Des pertes à plusieurs niveaux
Les pertes de fruits depuis la récolte jusqu'au consommateur représentent des volumes importants en fonction des espèces et à plus forte raison en agriculture biologique (AB). Ces pertes ont un impact à plusieurs niveaux : (i) elles réduisent le revenu des différents acteurs de la filière, depuis les producteurs jusqu'aux distributeurs ; (ii) limitent le développement des volumes en AB ; (iii) peuvent mettre en péril la survie de certaines structures de production et (iv) augmentent a priori le prix de vente final du produit, avec des conséquences négatives sur les actes d'achat et de rachat par les consommateurs. Par ailleurs, l'approvisionnement en fruits et légumes frais issus de l'agriculture biologique constitue depuis quelques années une demande grandissante de la part des consommateurs. Des quantités suffisantes de fruits répondant à ce cahier des charges doivent pouvoir être produites et commercialisées pour satisfaire cette demande. Cet objectif nécessite de mettre en oeuvre des itinéraires de culture et de maintien de la qualité après récolte pour limiter les pertes, et proposer des produits de qualité.
Les pertes peuvent être liées à de nombreux facteurs comme l'altération des fruits par des bioagresseurs, les manipulations et les pertes d'eau. Les conditions « idéales » de conservation et de préservation des fruits et légumes sont différentes suivant les espèces et les variétés. De plus, le marché est lui-même très irrégulier, rendant l'anticipation et la planification difficiles (production soumise à divers aléas, comportements de consommation divers et changeants en fonction de la météo, prévisions de ventes incertaines, jeu concurrentiel complexe...). La conciliation des différents facteurs est un enjeu majeur pour les entreprises de mise en marché et de distribution.