Une situation préoccupante
La protection phytosanitaire cerise et plus spécifiquement contre Drosophila Suzukii, est un sujet à part entière. Depuis 2010, ce ravageur a colonisé la quasi-totalité du territoire français et cause d’importants dégâts en fruits rouges, dégâts pouvant aller jusqu’à la perte intégrale de la récolte. Face à ce fléau, les arboriculteurs doivent également faire face à une diminution des solutions phytosanitaires chimiques, ce qui amène à repenser la protection des vergers.
Résultats des expérimentations à date contre Drosophila Suzukii
De nombreux travaux de recherche et d’expérimentation ont été entrepris depuis 2010, par le CTIFL ainsi que par ses partenaires, stations d’expérimentations régionales et INRAe notamment. La journée Nationale Drosophila Suzukii de 2022 avait permis de dresser le panorama de ces réalisations. L’objet de la rencontre de ce 16 novembre 2023 a fait le point sur les dernières expérimentations en date, selon trois axes :
- les nouvelles techniques de protection : TIS, lâchers de parasitoïdes et micro-injection dans le tronc ;
- les stratégies phytosanitaires et le Plan d'Alternatives Urgence Phytosanitaire Fruits et Légumes piloté par le CTIFL, qui a permis la mise en place d’essais par la SEFRA et SUDEXPE ;
- les filets de protection avec un essai de comparaison de différents filets suivi d’une visite de terrain.
La combinaison des méthodes alternatives
Le CTIFL est toujours fortement mobilisé dans la poursuite d’un large programme d’expérimentations permettant de développer des méthodes de lutte contre Drosophila Suzukii. Sur le centre de Balandran, ce sont 4 ingénieurs qui travaillent sur cette thématique.
Le projet STRATOS, retenu par le CASDAR, fait suite aux projets DS et DS2. Il débutera en janvier 2024, avec comme objectif de tester des combinaisons de méthodes alternatives telles que les filets périphériques, la TIS, les parasitoïdes, le piégeage massif et les barrières physiques.
En parallèle, le CTIFL est fortement engagé et mobilisé aux côtés de la filière avec le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire et l’INRAE pour établir le plan d’action national Drosophila Suzukii plus connu sous le nom du plan cerise. Celui-ci vise à identifier tous les leviers permettant d’endiguer les ravages causés par Drosophila Suzukii, et à coordonner les acteurs et les moyens dans le but d’aboutir à une gestion intégrée. En combinant des actions de court terme et des actions de moyen terme, ce méta-projet ambitionne d’apporter des réponses pragmatiques et opérationnelles en impliquant l’ensemble des acteurs dans une dynamique commune.