Organiser une visite d'essais en serre en 2024, dans un contexte de hausse continue des coûts de l'énergie, est un véritable défi. Car l'avenir va désormais se conjuguer à l'économie, au temps de la décarbonation. Les professionnels étaient fortement présents, les serristes autant que leurs prestataires. Une centaine en tout, venus chercher des solutions pour cultiver sans trop consommer d'énergie, à bon niveau de rendement, avec un bon niveau de résistance aux maladies et une bonne tenue en conservation. Une visite qui s'est avérée être un rendez-vous incontournable dans la quête de la réduction de la consommation énergétique en serre.
Des stratégies qui tendent vers la réduction de l'énergie, mais avec des défis à surmonter
Landry Rossdeutsch, ingénieur CTIFL et porteur de l'évènement, a partagé les résultats prometteurs du projet Coolccb sur la culture de concombres, qui vise à évaluer les impacts agronomiques, physiologiques et sanitaires d'une conduite économe en énergie. En 2024, cette approche a permis une réduction de la consommation d'énergie de 35 %, grâce à des baisses de températures et une augmentation de l'hygrométrie, avec des économies d'eau et de CO2. Cependant, des ajustements sont encore nécessaires, notamment en raison d'un retard d'entrée en production et d'une baisse du rendement précoce, entraînant une réduction du chiffre d'affaires brut. Landry a également abordé les conduites climatiques économes en énergie actuellement en fin de culture sur tomate. Sur la tomate, les essais ont démontré que les stratégies de conduite climatique consomment entre 130 et 105 kWh/m², soit une réduction de 19 %. Néanmoins, les conduites les plus économes accusent une perte de rendement progressive sur la saison, et une vigilance sur l'aspect sanitaire reste de mise.
Des innovations pour mieux gérer le microclimat et optimiser les cultures
Les participants ont également pu découvrir les premiers résultats du Projet PilSimCapteur 2024, qui cherche à mieux comprendre les gradients verticaux de température et d'hygrométrie pour anticiper les réponses des plantes et prévenir les risques sanitaires, notamment fongiques. Les premiers essais étaient consacrés à la quantification de l’effet du Forcas sur le microclimat au voisinage du fruit, la validité de l’outil « faux fruit » pour évaluer les risques de condensation et l'évaluation de l’hétérogénéité verticale de la condensation sur feuille (résultats à retrouver prochainement sur www.ctifl.fr). Enfin, Charlotte Berthelot a présenté le biogénérateur développé au CTIFL, démontrant l’intérêt de ce bioréacteur pour les cultures de tomates hors-sol grâce aux microorganismes biostimulants. Une matinée riche en enseignements qui a mis en lumière l'engagement du CTIFL pour une horticulture durable et résiliente face aux défis énergétiques actuels.