Un besoin élevé de nouvelles solutions
Le point évident que l’on retiendra de ces deux journées est le besoin important de nouvelles solutions. En effet, depuis plusieurs années et malgré l’avancée de certaines techniques alternatives, le calendrier de renouvellement des substances s’allonge et les retraits de substances actives s’accélèrent mettant en difficulté de plus en plus de filières légumières. Les problématiques phytosanitaires dans l’agriculture française, et d’autant plus en cultures légumières, augmentent à un rythme soutenu et les besoins en recherche de nouvelles solutions n’ont jamais été aussi élevés.
La première journée dédiée à la réglementation, à la souveraineté alimentaire et au désherbage
La réglementation ouvre la première journée de ces Rencontres Phytosanitaires légumes et fraises par une mobilisation importante de la DGAL permettant un point sur la vision globale de la situation en cultures légumières, un point sur les avancées des autorisations, un rappel sur les exigences réglementaires relatives aux données résidus, les mesures d’atténuations des AMM telles que les ZNT, un focus sur l’arrêté pollinisateurs du 20 novembre 2021, ainsi qu’un point sur les nouvelles techniques innovantes.
Les plans de financement ministériels ont été présentés par le CGAAER concernant le PARSADA (le Plan d’Anticipation du Retrait des Substances Actives & Développement de techniques Alternatives de protection des cultures) et PSA (Plan de Souveraineté Alimentaire) et par le CTIFL concernant le PAUPFL (Plan d’Alternatives d’Urgences Phytosanitaires des Fruits et Légumes).
À la fin de la première journée, les sessions orientées vers les travaux en cours ont débuté avec l’une des problématiques majeures en légumes : le désherbage. Après un état des lieux des travaux en cours et méthodes existantes, la reconception de système de cultures, l’utilisation de paillage biodégradables et la synthèse des innovations technologiques et mécaniques ont été abordés dans une série de présentations réalisées par l’UNILET, Carottes de France, INVENIO, l’APREL et le CTIFL.
Une seconde journée dédiée aux organismes telluriques et aériens, ainsi qu’aux projets des sociétés
Cette deuxième journée a débuté par le thème des bioagresseurs du sol, en abordant les résultats de différents projets ayant porté sur l’ASD et la vapeur, la fertilité des sols et l’éclosion suicide. Ces sujets ont été portés par le CTIFL, le CDDM et INRAE.
S’en est suivie le sujet des bioagresseurs aériens avec notamment des tests de stratégies de protection contre les punaises de l’aubergine par INVENIO et la TIS (technique de l’insecte stérile) sur Drosophila suzukii par le CTIFL. Un dernier sujet sur lequel les chercheurs sont optimistes mais qui nécessite davantage de temps d’étude et d’expérimentation.
En fin de journée, TITEC, la plateforme construite en 2021 sur le centre CTIFL de Lanxade, a ouvert ses portes aux participants pour une visite guidée qui a suscité de nombreux échanges. La plateforme ayant pour objectif de conduire des actions de robotisation, mécanisation et techniques d’application afin de réduire les charges de main d’œuvre, d’optimiser les travaux culturaux en verger et plein champ, d’évaluer les performances d’équipements, et de réaliser des démonstrations sur des cultures pilotes.