La Journée Nationale Fraise réunissait ce 22 février plus de 200 professionnels de la filière sur le Centre CTIFL de Balandran (30). Elle était co-organisée avec l’ANEEFel. Les enjeux de production de plants, les solutions alternatives pour lutter contre les ravageurs mais aussi la logistique et la commercialisation étaient au cœur des échanges.
Venus de toute la France et d’Europe, les participants ont beaucoup apprécié la table ronde réunissant des acteurs de la sélection, de la production et du commerce. Intervenaient pour l’occasion Auchan, Pomona, Alpes Coccinelle, Rougeline et Invenio. Certaines idées reçues sont tombées en apprenant, étude à l’appui, que la référence la plus présente en cœur de saison est l'origine française et qu’elle se démarque par sa qualité gustative. Des attentes ont été exprimées quant à la fraise d’été, avec de nouvelles variétés attendues pour allonger le créneau de production.
Les participants ont pu se rendre compte de l’augmentation globale de la production française, point très encourageant pour les animateurs de la filière. Préoccupés par la qualité des plants de fraisiers, les producteurs de fraises ont pu se rendre compte des contraintes environnementales et réglementaires pesant sur les épaules des producteurs de plants.
Les résultats du projet KP2FI, mené par Invenio, ont révélé que la fertilisation azotée en production de plants pouvait être réduite jusqu'à 50%, et ce sans impacter le potentiel de production du plant.
Côté production de fruits, les producteurs ont pu mesurer l’impact positif de la réduction de la fertilisation azotée sur la pression fongique, sans effets néfastes sur le rendement (étude INRAe, projet Friendly fruit).
La présentation du projet Decileg a également mis en évidence de nombreuses règles de décision qui pourraient être fort utiles aux producteurs. De nouvelles règles sont attendues par la filière pour faire face aux problématiques émergentes dues aux évolutions réglementaires et à l’apparition de nouveaux ravageurs, tels que la punaise. Ces règles sont en libre accès sur le site web https://geco.ecophytopic.fr/.
La suppression du Movento en 2025 était également au cœur des débats. Face à cette future impasse pour la production de fraises, les ingénieurs du CTIFL ont partagé leurs travaux sur les méthodes alternatives de protection contre le puceron. Les résultats présentés concernaient l’impact des plantes de service sur la présence d’auxiliaires ou encore l’impact de la fertilisation sur la population d’auxiliaires. La Technique de l’Insecte Stérile qui consiste à diminuer la population de ravageurs tels que Drosophila suzukii par la stérilisation des insectes mâles a également suscité beaucoup de questions des producteurs intéressés par cette nouvelle technique.
À l’issue de cette journée, les participants se sont salués en exprimant le souhait de se revoir plus souvent pour mieux s’informer sur les actualités de la filière, le renouvellement variétal et la gestion des insectes ravageurs. Nul doute que le CTIFL n’attendra pas 9 ans pour réunir à nouveau des professionnels très en demande et ravis d’être venus.
