Les dernières rencontres techniques (RT) Légumes en agriculture biologique (AB) ont eu lieu en visioconférence. Deux webinaires (3 décembre 2020 et 11 mars 2021) ont permis aux professionnels et aux acteurs de la recherche agricole de se rencontrer. Les riches échanges et la mobilisation des participants témoignent de l’intérêt pour la production de légumes biologiques en France et de la dynamique de la filière.
J. PELLAT - Sandra Prisca PIERRE (CTIFL) - M. CONSEIL, p. 5-7
L’évolution du marché de la salade souligne une relative réduction de l’offre comme de la demande. Près de 23 000 ha sont consacrés à sa production pour un volume de 380 000 tonnes. Ce potentiel recule aussi bien en surface (-7 %) qu’en quantité (-12 %) sur dix ans. Parallèlement, le solde des échanges se dégrade. La France perd des parts de marché auprès de ses deux partenaires privilégiés que sont l’Allemagne et l’Angleterre tandis que les importations, notamment d’origine espagnole, progressent. La diversification variétale en cours ne compense pas complètement les baisses observées par ailleurs (laitue et chicorée). Sur son marché intérieur, les achats des ménages fléchissent toutes catégories confondues (1re et 4e gammes). Cette baisse apparaît plus manifeste auprès des variétés traditionnelles. La hausse des prix maintient, pour partie, les sommes dépensées par les ménages.
Xavier VERNIN (CTIFL), p. 8-16
L’enquête du CTIFL auprès d’un échantillon représentatif de la population française rappelle la place privilégiée de la salade. Toute la population ou presque, en effet, en consomme et en achète. Les plus achetées sont la feuille de chêne, la laitue et la batavia. Ces variétés occupent le top du classement devant les salades vendues sous sachet ou barquette. L’ordre de préférence suit celui des achats. Les Français estiment dans une plus forte proportion (soit un peu moins de la moitié d’entre eux) acheter tout autant de salades depuis cinq ans. Ils sont un tiers à reconnaître avoir diminué et un quart au contraire à en acheter plus. Une très forte majorité de la population (95 %) se déclare satisfaite de l’offre en magasin. Dans les pratiques comme dans les motifs de choix, cette enquête souligne la place encore prédominante de la salade entière.
Xavier VERNIN (CTIFL), p. 17-24
Injecter du CO2 dans une serre améliore la photosynthèse et augmente donc les rendements. En 2016, on comptabilisait 89 % des surfaces de tomate et de concombre qui injectaient du CO2. La récupération du CO2 issu de la combustion du gaz naturel a permis aux serristes de bénéficier de CO2 à très faible coût. Cependant, la transition énergétique et la volonté de s’affranchir des énergies fossiles poussent la filière à trouver d’autres sources de CO2 moins émettrices : issues du biogaz, de la biomasse, ou capturé sur l’air, plusieurs projets sont en cours. De premiers travaux permettent également d’envisager d’améliorer l’efficience de l’injection du CO2 en serre.
Ariane GRISEY (CTIFL) - L. ROSSDEUTSCH - Serge LE QUILLEC (Ctifl) - Raphaël TISIOT (CTIFL) - Eric BRAJEUL (CTIFL) - A. MASSON, p. 25-31
Une approche originale a été développée par le CTIFL pour évaluer l’efficacité des stratégies de lutte biologique par conservation. Cette approche consiste à décrire les mécanismes biologiques et écologiques à l’œuvre dans le système de culture, puis à les comparer aux mécanismes attendus en théorie. Pour cela, l’évolution des différentes composantes de l’agroécosystème est décrite à travers une série de courbes. Les paramètres de ces courbes sont ensuite extraits pour servir au calcul d’indicateurs systémiques (déconstruction d’une réalité complexe). À partir de ces indicateurs, des diagrammes séquentiels décrivant les processus en jeu dans l’agrosystème sont élaborés (reconstruction d’une réalité simplifiée) et confrontés à des hypothèses de régulation définies au préalable.
Sébastien PICAULT (CTIFL), p. 32-43
Les monilioses constituent une problématique majeure en culture de pêche-nectarine du fait des dégâts occasionnés au verger, en post-récolte ou chez les consommateurs. Les professionnels sont de plus en plus confrontés à des impasses techniques, notamment à la suite de la disparition de certaines matières actives, et les leviers à leur disposition (prophylaxie, produits de biocontrôle) ne sont pas toujours aussi efficaces que les produits phytosanitaires de synthèse. Un axe de recherche vise donc à identifier des variétés moins sensibles aux monilioses. Cependant, du fait du caractère très multifactoriel du développement de ces champignons (climat, itinéraire technique…), cette évaluation nécessite un nombre important de répétitions afin de lisser les effets sites, années et pratiques culturales. Une étude, conduite depuis 2009, dans le cadre du réseau d’évaluation des nouvelles variétés de pêches, a permis de comparer la sensibilité variétale de près de 240 variétés.
J. RUESCH - N. COURTHIEU - Y. MONTROGNON - M. GUIRAUD, p. 44-51
Deux huiles essentielles, romarin et armoise vulgaire, ont été testées afin de déterminer leur effet insecticide vis-à-vis de l’aleurode des serres en culture de tomate. Les essais ont été réalisés en serre et au laboratoire. Pour le romarin, les résultats montrent une efficacité de 50% sur les adultes en moyenne. L’effet insecticide de l’armoise est inférieur, avec 24% d’efficacité en moyenne. Les études en cage au laboratoire n’ont montré aucun effet larvicide, pour les deux huiles essentielles testées. Aucune phytotoxicité n’a été observée. Afin de développer ces biopesticides, il s’avère nécessaire d’homologuer les substances actives et d’étudier de nouvelles formulations pour améliorer leur efficacité, réduire les quantités en jeu et faciliter leur utilisation.
Benjamin GARD (CTIFL) - A V. LAVOIR, p. 52-57
Depuis 2015, les observations des stations expérimentales et de la filière nucicole révèlent des symptômes inhabituels, notamment des nécroses sur fruits gagnant les brindilles fructifères qui se dessèchent. Les arbres présentent alors peu de feuilles et beaucoup de bois mort, ce qui engendre une perte importante du potentiel de production et fragilise les exploitations. Les enjeux sont d’identifier et de caractériser les champignons responsables de ces pourritures, afin de développer des stratégies de gestion répondant aux exigences de production, mais aussi sociétales et environnementales.
M N. HEBRARD - C. MASSON - Y. LALOUM - Agnès VERHAEGHE (CTIFL) - F. PENSEC - A. PICOT, p. 58-63
Une enquête a fait ressortir les difficultés rencontrées par la communauté internationale dont les activités de recherche ou industrielles dépendent de l’envoi d’insectes vivants. Trop peu de solutions commerciales existent pour assurer ce type d’envoi, notamment à l’international. La frilosité des transporteurs peut s’expliquer par un manque de directives claires sur les modalités de transport et la gestion des risques, mais également par la crainte de ne pouvoir assurer la survie des insectes. Ce même manque conduit de nombreux expéditeurs d’insectes vivants à opter pour des envois de colis classiques, sans spécifier la nature du contenu, ne permettant pas de garantir des conditions de traitement adéquates. Une réflexion commune avec les prestataires de transport est nécessaire pour poser les exigences de chacun et couvrir ce secteur de marché. Le bon déploiement d’approches de biocontrôle, notamment la technique de l’insecte stérile, doit pouvoir s’appuyer sur un cadre clair pour la catégorie d’insectes vivants.
C. OLIVA, p. 64-69
L'organisation et la planification de l'itinéraire technique d'un verger de pommiers passent par une prévision des dates d'apparition des stades phénologiques clés. Cette approche va se traduire par la mobilisation des moyens humains, des outils et des fournitures nécessaires à la bonne réalisation des travaux. Les données phénologiques étendues au suivi de la maturité ont été enregistrées pendant 20 ans au centre CTIFL de Balandran pour la variété Braeburn. Leur analyse se traduit par des courbes d'évolution moyennes et extrêmes. Cet article synthétise les informations nécessaires pour extrapoler, à partir d'observations annuelles, les potentielles évolutions de la phénologie et des caractéristiques physico-chimiques des fruits.
Vincent MATHIEU (CTIFL) - C. ALLEMANN, p. 70-74
The use of sprayers is subject to increasing technical and regulatory constraints, which are aimed at guaranteeing the absence of health and environmental risks when applying chemical treatments. The Casdar PulVeFix project studied the performance of a new fixed spraying system on foliage. The results show a reduction in application time (30 seconds/ha), a significant reduction in off-target drift, satisfactory efficacy on scab as well as Lepidopteran pests and storage diseases, and the fruits comply with Maximum Residue Limits (MRL) at harvest.
Florence VERPONT (CTIFL) - J. FAVAREILLE - S. BALLION - F. LE BERRE, p. 75-83